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Cursus - Palmarès

CURSUS
BEES option Surf (major de promotion)
BEES option Skateboard
Maîtrise STAPS (mention AB)
DEA de sociologie (mention AB)
1ère année de doctorat de Sociologie
PALMARES
Vainqueur du Kana Beach Surf and Skate contest ATS 1999 (Plouharnel)
Double vainqueur du Sooruz Surf and Skate contest 2007 et 2008 (île de Ré)
3ème des championnats de France universitaire 2001 et 2002 (Lacanau)
3ème Interceltics Watersports Games 2003 (Bundoran - Irlande)
4ème Volcom Mullet fish Tour Crozon 2012
  
Champion du Morbihan ( 7 fois, dernier titre en 2011)
De toutes les finales depuis 2001
 
2ème du circuit Coupe de bretagne (5 fois de 2000 à 2008)
 4ème Championnats de Bretagne 2001
Vice-champion de bretagne 2004
 3ème Championnats de Bretagne 2008
Vice-Champion de Bretagne 2011
Vice Champion de Bretagne 2013
10ème du circuit Coupe de France 2005
6ème du circuit Coupe de France 2006
5ème Championnats de France Senior mens (28-35) 2009
7ème Championnats de France Senior mens 2010
Vice-Champion de France Senior mens 2011
 5ème Championnat de France Senior Mens 2013
1/ 4 de finale WQS 1 star Goanna Pro Tapia 2008
33ème WQS 4 star Vendée Surf Pro 2008 et 2009
4ème finale Volcom European VQS Tour Hossegor 2012
VOYAGES
MarocX6 , GuadeloupeX2, Réunion, Indonésie, Irlande, PortugalX4, AngleterreX4, JerseyX2, CanariesX2, Brésil

Bienvenue sur le blog de Dan Billon, surfeur de Guidel-Plages en Bretagne sud
J'espère vous faire partager, à travers cet espace, de toute mon expérience du surf en bretagne et ailleurs.


                                                xcel 
  "JUST TAKE YOUR TIME. WAVE COMES. LET THE OTHER GUYS GO. CATCH ANOTHER ONE"

  Duke KAHANAMOKU

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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 22:30

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Tintin "Paxti" Voisin est un local guidélois exilé au Pays Basque depuis quelques années. Il a bien choisi son week-end pour revenir faire un tour à la maison ! En mode late sur cette vague où sa planche finira malheureusement en deux ... Merci Le Pape pour cette petite pause Pascal ! Et de une vague à deux ...

 

Ça paraît totalement grégaire vu de l’extérieur mais pour tout surfeur expérimenté ça tombe sous le sens. Quand vous vous pointez aux Berniques en la présence de Yann « Bobnick » Laudrin, notre « vieux » local de 54 ans, vous  ne vous mettez pas à sa droite et vous attendez votre tour en tapant la causette. Si vous avez très faim ou que vous êtes pressé, vous attendez comme les plus jeunes à l’inside pour consommer un maximum de bouts et améliorer vos tricks. Si vous voulez la bombe, il va falloir attendre comme à la boucherie. Si c’est samedi ou dimanche matin, alors pas de bol ! Ticket n° ?

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Tour de chauffe le week-end précédent pour de (trop?) nombreux visiteurs. Conditions velues mais loin d'être parfaites.

 

La fréquence de pratique sur un même spot, l’ancienneté sur ce même spot et, en partie, votre niveau vous donne un certain ordre de passage informel lorsque le peak est clairement défini. En général, si ça tourne bien l’ambiance est au beau fixe et chacun trouve sa place. Même assez nombreux on peut alors passer un très bon moment ! Mais, de temps en temps, un écart de comportement d’un gus qui revient un peu trop vite à l’intérieur peu semer le trouble au line-up. Cela peut alors se transformer en un véritable champ de bataille ouvert à l’opportunisme et au culot mais aussi (très rarement) à de vilaines empoignades.

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               So clean ! ... but so crowded... une petite trentaine de gars tout de même à l'heure de pointe.

Heureusement, Guidel c’est un peu le pays des Bisounours ! En effet, nous ne sommes « envahis » que très occasionnellement, c’est-à-dire  quand la droite des Kaolins marche et que les prévisions permettent de le voir comme le nez au milieu de la figure. Les Guidélois prennent alors le parti d’être accueillant même pour des hordes de bodyboarders nord-finistériens débarqués en minibus. Certes avec quelques regrets tout de même et une certaine aigreur... Cette pointe d’ironie n’est pas sans rappeler la dangerosité de cette vague qui peut faire mal. Cela fait référence à une notion essentielle en surf : l’humilité. Et quand j’y repense, voir tous ces gars, ou plutôt presque tous, dont l’engagement allongé sur cette vague est tout relatif, se manger le drop ou la section ne laissant pas d’autres choix que d’attendre que ça se passe, ça désespère... Le père Phil Le Léannec a d’ailleurs fini par braquer en toute légitimité certains « petits mal élevés » … Pas un « Bonjour » pour le tiers des présents à l’eau, inside automatique pour 8 gars sur 10, et souvent pas les meilleurs riders, qui, quant à eux, (Mamaz, Alan ou Davo) prendront allongés celles que l’on refuse debout… ! Pour clore le spectacle, lors du lundi de Pâques, deux jours après la fiesta du deuxième samedi épique, deux minibus du Sud-Ouest sur le retour de l’étape brestoise de la coupe de France de bodyboard, se sont arrêtés le temps d’une après-midi et d’une petite mise à l’eau tant les photos du samedi les avaient faits rêver. «  Bad time, right place ! » pourrait-on dire ! Quand on voyage, ne serait-ce qu’un peu, on apprend vite que ce genre de choses est à éviter même chez les « ploucs du Far West » ! Et malheureusement, il n’y a souvent que les intimidations qui calment les parvenus … Être trop gentil ça ne récompense pas toujours. Triste réalité …

Au bowl des locaux de La Santa à Lanzarote comme sur d’autres spots bien gardés des Canaries - dixit Phil Le Léannec -, ne pensez même pas mettre un pied dans l’eau sous peine de vous faire sortir manu militari. Plus proche de nous, c’est aussi vrai sur quelques spots finistériens. Je me souviens, par exemple, de cette session avortée lors d’une de nos nombreuses vadrouilles brestoises avec Dom Gajan. C’était il y a une quinzaine d’années sur une vague de repli peu connue de la presqu’île de Crozon. Nous n’avions pas pris une vague sur ce spot facile mais à la zone de take-off très très étroite. Les sets étaient bien espacés et deux spécimens était systématiquement sur le caillou. Et il ne nous donnait pas trop envie d’essayer … Comme on n’allait pas non plus racler les moules pour en prendre une, on a finalement tracé la route sur un autre break  

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             "Youpie trop cool tu me la laisses ?!"

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          Allez encore une petite pour la route ... En même temps à deux par vague y'en aura pour tout le monde !

D’autres destinations bretonnes sont bien plus accueillantes ! Je me rappelle par exemple de ce débarquement finistérien filmé au Cap Fréhel (désormais mondialement connu sur la toile) et posté sur un réseau social bien connu dès le lendemain. Et ce, sans une vague d’un local ou un mot en guise de remerciement. Une mission pas des plus inaperçue et quelque peu hégémonique … Un ancien du Cap F. et ami a eu le sentiment d’assister à une vaste mascarade organisée. De mon point de vue en tout cas, c’est une façon de faire parmi d’autres mais pas la plus élégante ! Alors peut-on dire qu’ils sont là-bas comme chez nous Guidélois, bien gentils et accueillants ?! Tout dépend sans doute du type de visiteurs. En effet, il y a une dizaine d’années, de vives tensions agitaient le secteur entre 22 et 35. Et sur la route du CF, on peut encore lire un tag rebelle d’époque « locals only ». Chaud ! Plus à l’ouest sur la côte nord, ce fût parfois polémique entre 22 de Perros et 29 de Locquirec mais rien de bien grave finalement …  Sinon c’est toujours plus relax de se faire des petits rendez-vous détendus en semaine à deux ou trois riders. C’est aussi pourquoi je ne bouge que très rarement sur les week-ends. Autant laisser les actifs et autres groms profiter de leur samedi-dimanche entre locaux. Y’a déjà assez de monde comme ça dans les quartiers. Il ne me reste qu’un seul conseil à vous donner : ne débarquez pas sur une pointe ou un peak calé à 8 ou 10 c’est juste vilain. En groupe optez pour un Goulien magique, Un « Peinard » Malo du côté de Guidel, Tréguennec ou Plovan chez les Bigoudens ou la Baie des Trépassés dans le brouillard au mois de Janvier !

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             Personne à l'intérieur sur celle là ? Faut juste vouloir finir coller au fond...

Et finalement cela semble être la logique à peu près partout dans le monde même si les nouveaux venus voient ça comme une forme d’appropriation injustifiée d’un territoire. Pourtant, bien souvent ce localisme, lorsqu’il reste pacifique, régule la pratique et permet à chacun de s’exprimer à son niveau.  Dans tous les endroits où les locaux sont habitués à recevoir, le comité d’accueil est de rigueur et suivant les circonstances et la fréquentation du spot, il faut parfois attendre longtemps avant d’en toucher une belle … A Bali, sur Bingin ou Padang, quand les locaux sont là, ils ne vous laissent que les miettes à coup sûr sans la moindre compassion.

C’est un sujet difficile et délicat qui prête à controverse que j’ai choisi de traiter dans cet article.  Mon but n’est pas de réveiller de vieilles querelles mais plutôt de vous faire partager quelques « anecdotes bretonnes » et de sensibiliser les plus novices d’entre vous aux notions qui peuvent vous sembler antinomiques telles que partage des vagues et appropriation d’un territoire. Notion avec lesquelles il vous faudra assez vite composer à l’eau !

Et à Guidel, y’a du monde mais c’est plutôt peinard. Pourvu que ça dure !

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Phil "Le Père" Le Leannec dans ses oeuvres, doyen du spot. Avec ce monde, il aura mis du temps à en trouver deux trois bonnes, mais il sort toujours du barrel avec le smile !

Le nom de Phil revient souvent dans mon article parce qu’au-delà de l’amitié, la notion de respect des plus âgés qui vous ont ouvert la voie est à mon sens essentielle. Ce n’est pas qu’une question de niveau technique mais aussi d’engagement dans la pratique au fil du temps et d’une certaine idée de l’ambiance et du respect à l’eau. Cacedédi le Père Léannec !

Crédit photos : Thanks to Fab "Crousti Ouioui" Le Bigot de Cornflex.fr

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11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 09:36

 

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     Mais que se cache-t-il derrière la montagne ? Tant pis pour les ampoules au pieds, allons voir plus loin si y'a pas un bout de vague !

Cet article traînait dans mes dossiers depuis quelques temps et c’est finalement au terme d’une semaine sans surf, forcé de rester au chaud bloqué par une petite grippe les batteries à plat, que j’ai finalement décidé de le publier tant il est vrai qu’une période sans surf laisse tout de même un peu de vide dans notre vie. Cela permet alors de  de réfléchir deux minutes au temps englouti par cette passion dévorante mais enrichissante et positive bien sûr !

Et vous ? Etes-vous complètement « surf addict » genre « surf or die »? Que faites-vous après le surf ? Une ballade sur les surfs spots du net ?

Décrochez-vous des prévisions et de la plage ? Partez-vous en vacances vers des destinations sans vagues ? Etes-vous en dépression lorsque le flat s’installe plus de trois jours ?

Snobez-vous des sessions médiocres pour aller faire autre chose ? Surfez-vous même les moindres ridules dégueulantes ? Utilisez-vous un Sup pour rider les vagues d’une trop petite taille ? Restez-vous aimable après une semaine sans surf ?

En ce qui me concerne, pas le temps de faire grand-chose si ce n’est de m’occuper pour mon plus grand plaisir de mes deux petits ! Donc à moins d’un flat d’une bonne quinzaine où on peut souffler et penser à autre chose, je me sens pour le moins asservi à cette passion obsessionnelle qui renvoie heureusement tant de plaisir et d’énergie positive !

Les prèvs, l’annuaire des marées, le check en live des conditions d’en face matin, midi et soir, la prochaine sess et le réveil aux aurores parfois pour rien, les prochaines boards, la board du moment (ma 5’11’’ Cabianca DFK!!!) , le prochain trip, la quête d’une vague secrète, … je suis comme une éponge et je m’absorbe de surf, je m’abreuve de site d’infos, des lives du CT, de récit de voyages, de discussions de parking aussi... !!! Je suis, également comme beaucoup d’autres, aliéné par l’envie de perfectionner mes moves, de toujours prendre une meilleure vague et de tout simplement profiter de bons moments avec mes potes tel un épicurien des temps modernes. Lors de cette longue période hivernale, je me lève le matin, je scrute les vagues depuis la terrasse. Si c’est dingue je trace sinon je prends mon petit déj puis j’observe si le vent se lève sur le plan d’eau et je check si y’a de bonnes séries à passer sur l’embouchure ou middles bank. C’est le guidel beach lifestyle ! Peu de jours parfaits de surf dans l’année mais de très nombreuses sessions ici ou ailleurs. Quiberon et les spots du Finistère sont à 50  minutes de part et d’autres du quartier donc quand y’en a plus y’en a encore. Toujours de quoi prétexter une mise à l’eau. La nouvelle planche à tester, la sécrétion d’endorphines pour se déstresser, le petit training pour la compet du week-end, la troisième sess de la journée parce que c’est bon et qu’il ne faut pas en louper une miette,  le collègue qui vous débauche pour remettre une couche, … Si Madame et mes petits n’étaient pas là pour me relâcher un peu l’esprit je finirais peut-être très mal …

Mais je vous rassure, comme vous peut-être, j’aime bricoler ou jardiner peinard à la maison quand j’en peux plus d’enchaîner des sessions dans des vagues médiocres cuit par le soleil et les yeux rouges brûlés. Ainsi, les nombreuses heures passées sur la plage pour le boulot ont complètement banalisé des instants qui restent juste magique. Et le soir venu, il m’est encore possible de me fondre dans une ambiance surfing lors des trainings de Jérôme dans la salle du club avec le team!

A la lecture de ces quelques lignes vous devez vraiment vous demander si le vent iodé, le soleil et les averses n’ont pas eu raison de mon corps et de mon esprit ! Et vous, êtes-vous addict ? Posez-vous quand même la question et si oui pas la peine d’aller voir un psy !

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Ces lignes hantent notre esprit jour et nuit, c'est le fil conducteur de notre existence vivant toujours dans l'espoir de la prochaine houle parfaite. C'est juste magnifique, juste magique !

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6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 22:56

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                                        So nice ... so glassy ...Photo : Seb L

Alors que tout bon windsurfer qui se respecte chasse les gros coups de vent et les plans d’eau défoncés, le surfeur aime plus généralement la pétole !

Rien de plus classe qu’un plan d’eau miroir où seul le bruit des sets qui se brisent vient animer  le plan d’eau. Habitant une région particulièrement venté, c’est d’autant plus jouissif de voir des vagues « glassy » déroulées tandis qu’en Californie, région bien connue pour ces ambiances « dead glass », les jours avec un peu de vent les line-up comme Trestles sont paraît-il quasi déserts … En Bretagne si on était aussi sélectif c’est bien simple on ne surferait plus  … !

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Le mirroir permet aussi un maximum de précision dans les trajectoires. On est tellement habitué à jouer dans les bumps en Bretagne ! Photo : Juju Le Prevost

Personnellement , je savoure plus que toutes les autres, ces sessions sur un bon reef ou un banc de sable parfait quand il n’y a pas un brin de vent et que le paysage se reflète tel un miroir sur l’eau. Ce genre de jours-là, vous n’êtes pas souvent tout seul avec deux-trois potes à déguster. Quoique quand ça congèle en semaine au cœur de l’hiver ça peut vous arriver … Et quand le timing se présente à vous, vous vous en souvenez pour quelques temps !

De retour sur le sable, j’aime contempler le spectacle pendant de longues minutes à la vue de ce calme ambiant et de ces vagues d’une parfaite texture. Les vagues passent mais le temps s’arrête jusqu’à ce que le vent ou la nuit ne viennent à nouveau perturber cette quiétude.

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La gauche de la pointe a merveilleusement bien fonctionné cet automne à des tailles variables. Les jolis petits jours glassy sur un tel banc de sable vous garantissent de bons souvenirs. Il s'est un peu éteint depuis mais bien heureusement d'autres se sont réveillés ... ! Photo: Seb L


Merci à Seb Le Quéré et Julien Le Prevost pour leur clichés. N'hésitez pas à suivre leurs aventures photos dans mes liens de la page d'acceuil si ce n'est pas déjà fait !

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3 octobre 2012 3 03 /10 /octobre /2012 22:12

2004-09WestSurf14.jpgPour moi le Longboard a toujours été synonyme de glisse, de vagues longues, pas bien grosses mais pas forcément molles et de bottom à rallonges, de switch ,de bodyvarial, de dropknee turn et avant tout  de hang ten et de hang five. Le longboard moderne de compétition ne m’inspire vraiment rien du tout même si de très bons surfeurs le pratique et en tire un maximum de profit et de plaisir ce que je peux comprendre et respecte tout à fait.

Drôle de hasard, dans l’actu de ces derniers jours, on peut noter l’organisation du Joël Tudor Duct Tape Invitational  sur la plage de la Côte des Basques à Biarritz. Le Duct Tape est un format de compétition original qui impose de surfer une grande planche avec du volume en single fin et sans leash comme dans les sixties. Ce contest valorise essentiellement le surf old school. Si ce type de « démo » existe sous l’impulsion d’un rider authentique, c’est sans doute parce que le Longboard moderne proposé aujourd’hui sur le circuit fédéral ou ASP ne déchaîne pas les passions. Peut-être un retour aux sources…

Depuis bientôt 20 ans je côtoie sur les spots de Guidel-Plages le stylé longboardeur Gwenn Cristien qui incarne pour moi parfaitement le rétro surfeur puriste aux milles et une planches de salon. Une collection presque rare imbibée de surf culture et d’histoire. Une certaine idée de la glisse en ressort à l’état pur et originel en toute symbiose avec la vague et l’environnement naturel loin des piscines à vague. De cette glisse et de cette harmonie se dégage un silence précieux, comme une douce méditation pacifique. Et dans l’eau Gwenn passe des heures à jouer  avec l’apesanteur sur le nose dans un surf qui illumine les plus petites vagues « dead glass ». La Falaise (à Guidel Beach in the Breizh California entre Loriengeles et Quimpersisco !) est un spot souvent adapté à ce genre de troncs... Dans l’eau, pas un mot de travers mais une correction et un respect des autres surfeurs qui ne l’empêche pas de se gaver de vagues sans que les shortboardeurs en souffrent pour autant. Bien des gars en Longboard feraient bien de s’en inspirer… Une bombe puis trois petites intermédiaires puis enfin deux sets plus tard une autre bombe…

Gwenn Cristien est donc de cette famille de longboardeurs soul surfeurs cultivés et discrets, qu'on apprécierait parfois entendre plus tant sa légitimité historique dans le Longboard local est inébranlable.

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Tout cela ne l’empêche pas d’avoir pratiqué et de pratiquer encore parfois en compétition mais l’orientation moderne prise par le longboard ne l’inspire pas vraiment. Trop de place laissée au « surf radical sur le tail ». Si Gwenn ne s’est jamais investi bénévolement ou professionnellement pour transmettre son savoir auprès des plus jeunes, il n’en reste pas moins un des plus anciens et fidèles licenciés de la West Surf Association. Toujours dans cette approche conviviale et culturelle, il n’hésite pas à porter régulièrement les couleurs de son Surf Club de toujours créé à Larmor-Plage en 1986 dans l’idée que la préservation culturelle de notre activité et de son mode de vie passe aussi par l’esprit dans l’eau véhiculé aux jeunes générations et à la vie sur le parking !

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Cette pratique du surf est donc essentiellement orientée sur les notions de style et de grâce sans fioritures, ni manœuvres très radicales. Juste une planche rétro en single pour des noses interminables et des drops knee cut back d’école tout en appuis mais également en légèreté. Et à l’occasion il se met une sess en mini simmons.

J’ai rencontré dernièrement au pays basque le shapeur Californien de Gato Heroi. Il s’inscrit dans cette même lignée. Pour lui le surf de compétition est même une véritable mascarade organisée où l’obsession de radicalité en devient de ridicules singeries. Il préfère se nourrir de cassettes VHS des 60’s 70’s et shaper des troncs avec très peu de rockers ,des rails pleins et sans plug de leash. De vrais œuvres d’art qui cultivent style, lenteur et grâce de la gestuelle. Pour ce shapeur illuminé, le surf se résume à une glisse épuré où chaque surfeur s’exprime au travers de son univers  singulier sans tenter de répéter les gestes de qui que ce soit. Le moins de mouvements parasites, une utilisation adéquate des appuis et de l’inertie de la planche, un point c’est tout.

Sans prendre parti, bien au contraire, on peut penser que comme dans la vie la diversité est une richesse dont on ne peut se passer.

Personnellement, je suis parfois obtu dans ma pratique quasi exclusive (bien que de moins en moins) du shortboard truster classique mais je trouve qu’il est important d’être capable de s’adapter à toutes sortes d’engins pour nos savoirs techniques comme pour la transmission de notre culture. Plus adepte de rétro fish que de longboard, il m’arrive tout de même de temps en temps de surfer quelques vagues down the line sur un 9’4 ‘’.

Ça n’est jamais que mon point de vue de passionné un peu tranché mais j’ai créé ce blog aussi pour vous faire partager toute ma vision du surf et de la glisse en général. Et d’une autre manière c’est une forme de dédicace pour un rider emblématique de la côte lorientaise dont le calme et la sérénité sur les spots ne font pas de mal, bien au contraire !

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16 octobre 2011 7 16 /10 /octobre /2011 22:46

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Aujourd’hui de plus en plus de jeunes enfants ou ados apprennent le surf en école avec des moniteurs diplômés ou avec leurs papas surfeurs. Rien à voir avec notre apprentissage 20 ans plus tôt entre copains sur des spots quasi déserts et avec du matériel usagé. La conséquence positive résidait dans l’expression de styles et d’approches de la vague peut-être plus variées et plus atypiques, là où aujourd’hui les jeunes sont formés dans un moule pour la production du même move reproduit à l’identique (j’exagère à peine !), du même off the lip fins out, du même air reverse, … avec analyse vidéo à l’appui.

A l’époque, pas de formalisation des apprentissages, juste quelques conseils de potes et beaucoup d’observation des meilleurs gars du coin à l’eau et juste quelques visionnages de bonnes vieilles cassettes VHS. Pour moi ce fût d’abord le skate sur un bon trottoir pourri dans mon village de Guidel. Pas une courbe à l‘horizon malheureusement… La capacité à faire un ollie ou un slide sur un banc inridable ou un trottoir en granit sans rider modèle nous compliquait énormément la tâche et engendrait une progression relativement lente et laborieuse pour notre crew de skaters. Cette évolution dans la pratique n’en était pas moins stylée et passionnante. C’était l’expression d’une liberté totale qui tend parfois à s’estomper avec l’augmentation de la population et la programmation de séances d’entraînement à heures fixes comme dans les autres sports traditionnels. Mais il reste que pour l’éternité, tous ces savoirs informels qui se transmettent et participe toujours à  une dimension très intéressante de l’apprentissage. De père en fils ou entre frère et soeur, de pote en pote, c’est le petit conseil, la petite technique, le petit déclic, le petit plus qui aide à passer la barre, à rentrer le move, en plus d’un matériel plus adapté et évolutif… Cette transmission informelle cela peut être par exemple l’art et la manière de se mettre à l’eau sur certains spots. C’est aussi le mimétisme dans l’exécution de certaines manœuvres ou le « bon geste » pour une qualité de waxage optimale, …

Dans la formalisation de l’apprentissage engendrée par l’explosion des écoles de surf, le step by step gomme au plus vite les moindres défauts. Moins de charme sans doute mais tellement efficace. En Bretagne, il n’y avait qu’à observer au dernier championnat régional espoirs 2011 les purs produits des clubs et écoles de surf ou de fils de surfeurs pour constater à âge égal l’évolution fracassante du niveau local. Des petits gars équipés de shortboards miniatures récitant leurs leçons et proposant des enchaînements de trajectoires  d’une maturité étonnante. Est-ce uniquement l’avantage d’un âge précoce auquel ont démarré ces jeunes pousses qui leur donne du niveau ou plutôt l’environnement de l’apprentissage au travers de l’encadrement qui démultiplie l’expression du potentiel de chaque jeune surfeur ? Après, n’oublions pas que les vagues surfées y seront aussi beaucoup pour quelque chose dans le type de surf que vous allez développer. Sur certains spots world class mécaniques, certains locaux affinent les performances des générations précédentes et atteignent un niveau très élevé. Une fois sortis de leur quartier c’est souvent beaucoup plus difficile pour eux de s’adapter à toutes les conditions quand ils n’ont jamais rien expérimenter de très différent.

Thème passionnant, mais il faudrait sans doute quelques années d’études sociologiques pour répondre à cette question complexe sur les savoirs informels et la formalisation des apprentissages dans la pratique des sports de glisse auto-organisés. Si les techniques d’apprentissage ont évolué et si l’internet a fait exploser l’offre d’images à enregistrer en mémoire, l’exemple de l’autorégulation informelle des pratiquants sur les spots surchargés montre encore que les savoirs informels sont toujours bien présents dans la manière que l’on a d’apprendre des techniques. Par exemple, sur un spot que vous ne connaissez pas vous allez observer la mise à l’eau des locaux, leur placement et leurs trajectoires pour tirer le meilleur parti de votre session…

Quel est le poids de ce que l’on peut apprendre de manière informelle dans nos réalisations techniques ? Vaste question, je vous laisse méditer !

Mais pourvu que le plaisir passe avant tout et reste intact …

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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 23:19

On est de plus en plus nombreux sur cette planète à parler surf, vivre surf, rêver surf, voyager surf et surfer tout court. Le surf, on le vit, on le transpire, on le respire. Il nous imprègne. C'est à la fois un loisir, une passion, un sport, un art de vivre, une hygiène de vie. Allez j'en fais des tonnes mais quand on y regarde de près y'a quand même un peu de vrai.

Plus on surfe et plus on surfe. Y'a du vent, d'où ça? modéré, side on. Il va tomber? peut-être. Elle est haute à quelle heure? vers 15h je crois. Il fait jour à quelle heure? 6heures. La bonne marée pour le banc? middle. Le pic de houle? cette nuit.................................................................. Et elles reviennent en boucle jour près jour voir même bien plus. Je devais faire mes courses, y'a une bonne sess tant pis je les ferai demain, etc...

Petite parenthèse, prenez aussi le temps de penser à tous les surfeurs de votre entourage du débutant au confirmé : frères, soeurs, cousins cousines, père, mère, voisins, collègues, copains de classe, de promo, ... Y'en a partout.  Je ne sais pas pour vous mais en ce qui me concerne même si mes parents ne surfent pas, pour le reste ça fait vraiment du monde et je vous parle même pas de mes élèves ! Ouah, même le dentiste, le prof de SVT, de math, l'opticien, le notaire, le plombier, ils surfent ! La surf culture se développe chaque jour un peu plus et la pyramide des pratiquants s'agrandie et s'élargie. Il y a 15 ans cela aurait été de la pure fiction en Bretagne.

Voilà pour illustrer tout ça un petit film du cousin de ma surfeuse de femme, surfeur lui-même de son état. J'aime cette façon imagée d'illustrer sa découverte du surf et l'impact que toute ces images peuvent avoir dans notre esprit pour former notre représentation de cette activité magique. Mags, vidéos mais aussi et surtout certains instants vécus et gravés dans notre mémoire : des sessions mémorables mais aussi des instants de parking, des vadrouilles, des line-up et des ambiances sauvages. Bref, une vie de surfeur parmi d'autres.

Et le surf semble pouvoir se glisser partout et pourquoi pas dans le design.

Cacedédi Félix

Pour les jeunes c'est pas une vidéo d'action mais ouvrez quand même vos yeux et votre esprit !

Enjoy and surf

 

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30 janvier 2011 7 30 /01 /janvier /2011 21:22

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De Juin à Septembre l’intégrale 2/2manches courtes fait son retour sur les spots de Bretagne et on s’offre même quelques sessions en shorty ou boardshort top 2mm, si si c’est vrai !

 

En bavardant au téléphone, avec un ami basé à Hossegor, des dernières sessions du début d‘année, j’ai un peu halluciné sur le contraste flagrant entre nos deux régions en plein hiver. Outre la perfection relativement régulière des vagues landaises, c’est la température de l’eau et de l’air qui font du Sud-ouest de la France une destination de rêve pour les surfeurs du « Nord gironde », notamment pour nous Bretons. Pendant que le collègue avait surfé tranquillement la Nord pendant le week-end dans des vagues jolies de plus de deux mètres et de l’eau à 13°C en 4/3 sans chaussons en profitant d’une température extérieure dépassant les 20°C l’après-midi, j’avais surfé tous les jours de la semaine sur les breaks classiques de la maison dans de l’eau à 8°C en 5/4 cagoule, gants et chaussons 5mm…Mais tant qu’y a du goût ! En une dizaine de jours, j’ai bien dû faire un bon millier de canards dans des vagues autour du 1m20 – 1m50 fun mais gâtées par notre bon vieux flux dominant d’ouest qui a dégradé sur cette période pratiquement toutes les zones de surf bretonnes. L’air extérieur atteignait par contre généreusement les 7-8°C l’après-midi grâce à un léger redoux…

Malgré tout, avec un peu de mauvaise foi, il est possible de trouver de multiples inconvénients au surf en eau chaude (plus de 22°C avec de l'air à plus de 25°C) et de vous démontrer que le plaisir en eau froide est d’autant plus grand ! Et puis ça rassure de se dire ça !

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                          Etre bien couvert permet de se lâcher même quand il fait très froid !

 

Au chaud, les insolations qui provoquent déshydratation, coups de soleil et ralentissement de l’organisme ne sont pas rares. Le soleil ça se gère car la chaleur ça assomme et ça rend fainéant c’est bien connu ! En trip, un minimum de 15 jours est nécessaire pour jouir au maximum des conditions climatiques. Le chaud ça ramollit et on sent son corps un peu trop flasque parfois alors que le froid lui vous botte les fesses pour aller au charbon la tête sous l’eau !

En France, la cohue estivale sur les spots et les parkings du sud-ouest, le sable brûlant en traversant la plage, les vents thermiques qui pourrissent le plan d’eau dès 11 heures du matin peuvent être dans certaines circonstances de vrais inconvénients. Et puis après une journée de surf en plein cagnard on a souvent la tête bien chaude et trouver son sommeil dans ces conditions est parfois désagréable. On en vient presque à vouloir mettre la tête dans le frigo et espérer qu’il neige le lendemain ! Blague à part, je me sens un peu à poil en boardshort et j’aime bien, sur certains spots, l’effet protecteur tout relatif de la combinaison.

Mais c’est quand même plus agréable de se lever aux aurores pour aller surfer quand il fait jour à 6 heures et qu’il fait 30°C… Pas de matos à se trimballer, un boardshort et puis c’est tout. On a la possibilité de faire plein de petites sessions sans la moindre difficulté à se remettre dans l’eau. Autre avantage en été sur la pointe bretonne on peut surfer dès 6h du matin et jusqu’à 22h45 les jours de beau temps fin juin. De quoi avoir son cota de vague dans la journée ! En hiver  par contre les journées sont bien courtes, faut pas se gourer d'option pour le choix du spot et au niveau musculaire avec la combi et le froid c’est pas la même musique. On perd plus de calories et j’ai davantage l’impression de faire du sport !

 

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Des températures extrêmes mais le même plaisir de rider !

 

Mais que dire du froid qui nous transperce et nous glace sur place ?

Aujourd’hui avec les énormes progrès que nous connaissons en matière de souplesse et d'isolation, il m’arrive même sur une session d'hiver pas trop longue en mode sport de transpirer dans ma combinaison. J’exagère à peine !

Et quand on pense que certains surfeurs n’ont jamais enfilé une wetsuit de leur vie, on peut se dire que nous, surfeurs du nord, on a la chance de pouvoir être potentiellement davantage attiré par des destinations surf nordiques world class souvent moins peuplées que certains breaks connus en eau chaude. Je ne vous cache pas que je ne serais pas contre un surf trip sur les point breaks des îles Lofoten (Norvège) ou de la Nouvelle Ecosse (Canada) !

L’avantage du froid à la maison notamment c’est qu’il y a quand même souvent moins de monde et qu’on se partage le gâteau dans une ambiance détendue avec les plus motivés. La douche et le repas après la session sont également un vrai bonheur. Vous avez purifié votre organisme et éliminé les derniers excès des fêtes de Noël. C’est une sensation de bien-être absolu grâce à une dépense calorique inégalable pour une forme physique au top !

Et puis comme on enfile pas la combi pour rien, en hiver on score les bons jours des sessions presque aussi longues que le jour grâce à du néoprène de plus en plus performant. Sunrise et sunset sont vendus dans le même package !

Mais l’envers de la médaille ne laisse pas tout le monde indifférent. Il n’est en effet pas rare de se changer sur le parking en plein blizzard. On laisse alors parfois passer la deuxième session de la journée sur un autre break, à bout de fatigue et  transi par le froid sur le parking en regardant dérouler des vagues parfaites mais congelées, … Et puis techniquement c’est quand même pas pareil pour être performant. Ca limite toujours un petit peu et on est moins réactif sur les vagues.

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                                                            Ca va être chaud de se mettre à l'eau aujourd'hui !

Finalement pourquoi la majeure partie des surfeurs est systématiquement attirée par le chaud et rebuté par le froid ? Cliché ? J'ai pour seule certitude que le chaud et le froid sont une construction socioculturelle. J’ai vu des Anglais à Newquay boire des bières en short et tongs sous la pluie en plein vent par 10°C au camping… Et des marocains en pull de mouton et blouson de cuir avec un bonnet sur la tête pour 22°C dans le sud du pays !

Alors allez demander à un inuit s’il fait froid à -5°C et à un malien s’il fait chaud à 28°C ?

Personnellement, c’est dans le sud marocain en hiver que j’ai trouvé les températures de l’eau et de l’air que je trouve idéales. Jamais chaud, jamais froid avec une petite combi bien sûr ! Enfin si vous me l’offrez je ne cracherais pas sur une petite pause hivernale en zone tropicale…

Bref, en Bretagne comme on est jamais content on rêve d’hiver en été et d’été en hiver. Un grand classique : l’été est pour nous souvent trop pauvre en vagues, l’hiver froid et un peu long, c’est peu dire...

Alors comme c’est l’hiver j’ai juste envie de vous dire vivement le printemps !

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 23:05

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Mon pote Greg Closier se gave en mode SUP carving !

Comme un bon vieux Shakespeare, pas facile de prendre du recul sur une telle question que l’on retrouve de plus en plus posée sur les parkings et dans les magazines (voir Beachbrother annual été 2010 « que pensez vous du SUP ? »

Et c’est purement mathématique, dans l’eau plus le rapport nombre de vagues « surfables » sur nombres de surfeurs diminue et plus les tensions apparaissent. Plus les gars surfent correctement et plus ils sont capables d’intégrer les règles de convivialité, plus le rapport nombres de vagues « surfables » sur nombre de vagues surfées s’améliore …

Avec l’engouement actuel pour le Stand Up Paddle, engin aussi intéressant que dangereux pour qui ne possède pas les bases techniques pour manier un gros tronc, nos line-up deviennent parfois électriques. Personnellement, j’aime et je pratique dans certaines conditions (petites, longues et molles) ou un peu de flat pour le training mais loin de moi l’idée de troquer ma petite planche contre un SUP pour surfer dans plus d’un mètre. A partir de deux mètres cinquante avec un line up mouvant type Le Courégant ou Guéthary, un drop à rallonge suivi d’un ride Snowboard Vitelli turn peut s’avérer sensationnel mais pour ça mieux vaut posséder la board adaptée et pratiquer plus qu’un peu, surtout si par la suite vous comptez comme Payo, Xabi et les autres vous frottez aux vagues mutantes tahitiennes (voir la dernière étape world cup 2010 du genre) …

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Greg toujours en mode SUP charging...!

Comme dans la vie, certains sont humble, respectueux et s’informent pour progresser dans leur pratique, d’autres se sur-évaluent et adoptent des postures que même les meilleurs ne s’autorisent pas toujours. J’aime aussi le longboard côté nose, grâce et style (les noses guidélois de Gwenn sont vraiment cools) mais  les mecs qui tout juste débrouillés, fanfaronnent à coup de travioles et monopolisent un peak les jours où la fréquence de vague est faible (pardonnez moi mes expressions dont je ne peux me passer !) après deux ans de pratique, ça le fait pas trop … La convivialité passe par un minimum de communication (j’ai pas dit forcément la parole), le « partage » en bonne intelligence plutôt que le gaspillage. Sur un peak droite gauche rien de plus pénible que de voir des dizaines de vagues vendangées par des batailles de priorité type je peux partir à droite mais vu que tu veux partir à gauche je vais peut-être te suivre (sauf si la droite est moisie bien entendue …).

La cohabitation pacifique des pratiquant repose sur un équilibre fragile et des mécanismes de régulation entre tous. Plus un spot est fréquenté et plus il est fréquenté par des supports différents plus les tensions apparaissent également. Et là malheureusement pour moi comme pour d’autres pas de prime à l’ancienneté (quoique !) Que dire quand un tronc (planche de 9' et plus) monopolise l’espace de jeu par des allez retours incessants du line –up jusqu’au bord.

J’aurais envie de dire aux planchistes à pagaie que les vagues déferlent dans un espace réglementé de manière formelle mais aussi informelle. La moindre des choses quand on débarque dans un nouvel espace est de s’adapter aux us et coutumes. On peut évoquer ici le concept sociologique d’intégration car le surf est en effet une pratique sportive auto-organisée dans laquelle les adeptes partage globalement la même culture.

Sans vouloir généraliser, les Supers qui posent le plus de problèmes dans l’eau sont ceux qui n’ont jamais (ou bien trop peu) mis les pieds sur un surf. Effectivement, outre la maîtrise de l’engin, un certain nombre de règles informelles ne s’inventent pas et s’appliquent pourtant dans nos espaces de pratique. De plus, de pratiquer le surf cela permet une fois sur un Sup de se mettre à la place de la majorité des pratiquants présents dans l’eau. Donc quelqu’un qui débarque sans bases de surf ou, pire encore, avec un point de vue hautain et dédaigneux du genre « la mer est à tout le monde » et « les surfeurs sont des emmerdeurs de toute façon » c’est bien désagréable pour la majorité des utilisateurs de cet espace de loisirs ! Et nous sommes bien entendu très nombreux à partager ce point de vue pour ne pas dire la quasi totalité des surfeurs…

La régulation va se faire petit à petit, malheureusement à force d’accidents, d’altercations voir pire d’empoignades. Puis viendra tranquillement le temps du partage organisé. Déjà sur Guidel-Plages certains SUPs font l’effort de s’éloigner sur des peaks plus paisibles et souvent bien adaptés à la pratique de ce support et souvent à leur niveau de pratique.

J’aime le Sup là où certains de mes potes le détestent. Les jours de micro swell je trouve ça plutôt sympa et adapté. C’est aussi un bon moyen de s’amuser et de se préparer physiquement ou de garder un rythme d’activité tout en étant sur l’eau. A ce propos, je pense d’ici quelques années imiter mon ami Greg Closier et me mettre un petit peu à la Race par goût de l’effort, de la dépense physique et du dépassement de soi mais aussi de l’approche waterman seul face aux éléments. Lisez l’interview de Greg et son récit de la Battle of the paddle en Californie sur l’ex-mythique spot de Dana Point : link

Loin de moi l’idée de vouloir dénigrer, renvoyer ou bânir un support surfistique. Rien de tel qu’un bon shorebreak en bodysurf, un mascaret en longboard, un jour fat en gun, un mammouth en tow-in, …La jouissance sensationnelle d’utilité ludique n’a pour seul et unique fondement : la glisse. Et quel que soit le support.

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1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 14:54

Comme il est légitime de se demander quel est le plus beau métier du monde et qu’à un moment donné on l’a tous cherché je me suis posé comme vous la question …

Loïc (Loss pour les intimes), mon collègue de boulot en avait rêvé tout petit et il l’est devenu ! En effet, depuis tout  jeune à la montagne lors de ses cours de Snowboard il avait rêvé de devenir un jour moniteur : Ce grand frère qui te conseille, te rassure, t’encourage et accessoirement t’en met plein la vue !

Mode lecteur on : « C’est un vrai métier ça prof de surf ? Les gars qui passent la journée à la plage les pieds dans le sable à regarder des personnes en vacances surfer et à partager avec eux quelques vagues ? » « Et ils sont payés pour faire ça ? »

Allez un peu de sérieux pour vous présenter cette profession qui consiste à enseigner la glisse sur les vagues et la board culture.

Effet de mode ou phénomène de société, une chose est sûre, plus il y a de monde à le pratiquer plus le surf s’encadre : Réglementation, enseignement, compétitions … mais c'est encore un autre sujet.

Bref, juillet arrive et c’est avec le plus grand plaisir que l’on reçoit nos stagiaires. Comme on doit vraisemblablement bien faire notre boulot, bon nombre d’entre eux reviennent nous voir tous les ans, ça fait déjà plaisir !!! Quoi de mieux que de passer une semaine avec des élèves qui viennent pour s’amuser, se détendre et apprendre à surfer "just for the fun" comme dirait le sociologue Alain Loret (auteur de "génération glisse"). L’accueil dans les locaux fait vaguement penser à l’ambiance club de vacances avec les nouvelles têtes chaque semaine. Les monos blagueurs et bronzés face aux touristes en manque de soleil et de plage. Je vous l’accorde ça fait un peu caricature ! Suit la présentation du matériel avec le petit speech bien rodé pour mettre les combinaisons en moins de 10 minutes chrono (hé oui tout se déroule dans un temps imparti) et presque chaque semaine un stagiaire nous fait malgré les explications le coup du backzip devant, de la jambe dans la manche ou de la combinaison mise sur  l’envers ! ( on mettra ça sur le compte de l'émotion: "je vais enfin prendre ma première vague!")

La tenue de travail du mono laisse rêveur : short et tongs pour le before et l’after surf, combi intégrale ou shorty suivant le temps, pieds nus dans le sable ,casquette lunettes de soleil crème solaire pour les cours. Ou parfois sweat capuche, ciré guy cotten sous les grains !

Comme la West Surf Association est un club-école à but non lucratif classé trois étoiles par la FFS, on dispose pour trois moniteurs d’un quiver d’à peu près 120 planches permettant de couvrir tous les niveaux et toutes les conditions, de locaux surdimensionnés avec un club house sympathique, … A priori, on ne peut pas rêver mieux comme conditions de travail… Mais si vous prenez ma place, il vous faudra quand même choisir à chaque séance le matériel adapté à chaque élève, le sortir et le ranger à sa place, nettoyer les vestiaires, ...  Tout cela vous donnera des inter-cours bien sportifs ! Et ensuite choisir le spot à chaque leçon de surf en fonction du public et parfois avec quelques incertitudes liées à des prévisions météos instables. Avec un minimum d’expérience on s’en sort toujours bien. Nos objectifs sont simples et se résument dans l’ordre : sécurité, plaisir, apprentissage technique. Si on en a les compétences, ça peut paraître finalement assez rudimentaire.

A partir de là, il n’y a plus qu’à ! Il n’y a plus qu’à enchaîner les séances et de ce point de vue là, on ne peut nier le côté parfois répétitif en saison estivale dû notamment au volume de cours d’initiation et de découverte. Et parfois c’est pas gagné d’avance ! D’un autre côté, certains élèves vous surprennent avec de relatives prouesses et vous laissent croire à un possible nouveau talent. Chaque élève a ses défauts, ses qualités, son style et sa petite histoire à raconter et c’est plutôt gratifiant en fin de stage de repenser au niveau de nos élèves lors de la 1ère séance. Mais pour y arrivez, vous répéterez quand même des centaines et des centaines de fois les mêmes choses chaque semaine jusqu’à en faire de petites extinctions de voix ! Et il vous faudra par tous les moyens pédagogiques remédier au maximum à tous les défauts techniques de vos élèves et les mettre dans les meilleures conditions de réussite possible.

En club, durant l’année scolaire c’est un peu différent. On souffre encore davantage des intempéries (mars et novembre sont parfois difficile en Bretagne) mais on voit évoluer nos élèves sur toute une année et on crée parfois davantage de liens avec eux. Les perspectives en terme de niveau sont également plus grandes et les vagues sont souvent bien meilleurs qu’en juillet-août.

Mais le grand dilemme quand vous êtes prof de surf et pas des moindre, c’est la frustration d’être devant ou dans les vagues sans pouvoir y évoluer à votre guise, alors que c’est une des choses que vous aimez faire le plus dans votre vie de tous les jours. Les jours petits c’est plutôt sympa de partager unes session équipés de grosses planches avec ses élèves. Mais quand ça commence à être vraiment intéressant et que vous êtes avec une planche paquebot pour des vagues au bord à regarder les freesurfeurs se gaver un peu plus loin, ou que la session épique se déroule sous vos yeux, ou lorsque le vent tourne moisi juste après le boulot pour votre timing freesurf, ça devient plus dur à encaisser moralement…  C’est presque de la torture !

Je vous épargne les montées de dunes journalières, les long piétinements dans le sable à observer les élèves, le froid parfois, la fatigue due aux intempéries car quand vous passez 6 heures par jour au soleil ou sous la pluie, le nez et les oreilles en plein vent, je vous assure que vous n’avez pas de mal à vous endormir le soir ! Mais vu l'environnement magnifique dans lequel on travaille, quelle que soit la fatigue y'a vraiment pas de quoi pleurer !

Et quand on a goûté  à ce genre de travail ça doit probablementpas être facile non plus d’enfiler un costard cravate et de rester assis sur une chaise dans un bureau climatisé à vouvoyer un supérieur. Je deviendrais vite électrique… Une chose est sûre, le côté relationnel de ce métier est vraiment plaisant et prof de surf c’est un beau métier de jeunesse. Alors en attendant la suite pourvu que ça glisse !

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17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 18:49

 

Personnellement j’ai bien aimé le côté underground, fun et authentique d’apprendre le surf comme le skate entre copains de la manière la plus informelle et sauvage qui soit sans lieux ni horaires définis à une époque (1994) où on était pas encore très nombreux à l’eau en Bretagne. On vivait dans un microcosme fasciné par la session de la veille et celle du lendemain avec des prévisions toujours très incertaines. Ca me changeait un peu des autres sports où je ressentais trop les contraintes ! Je ne regrette rien, au contraire c'est devenu pour moi un véritable mode de vie.

Mais on vient de traverser une décennie bien différente où l’on a vu l’explosion du nombre de pratiquants et des écoles de surf sur tout le littoral français et il faut donc vivre avec son temps et s’adapter quitte à se lever tôt. Autre fait marquant, rien que sur Guidel-Plages, on initie toutes sortes de publics en plus du fonctionnement club où on accueille enfants, ados, adultes, et jeunes compétiteurs : section surf du collège Guidel, étudiants de l’UBS, écoles primaires, … sans compter les différentes associations sportives surf de plusieurs établissements scolaires qui passent chaque semaine dans les locaux du club. Aujourd’hui tout le monde fait du surf ou a essayé au moins une fois ou au minimum connaît quelqu’un qui surfe, incroyable mais vrai !

Avec l’arrivée des beaux jours, (hé oui enfin ! ) et des petites houles estivales, ils seront encore nombreux cette année à s’essayer au plaisir de la glisse. Quoi de plus normal que d’être attiré par l’océan et les vagues et cela quoi qu’en disent certains puristes pas toujours les plus open minded qui voudraient se les garder pour eux tout seul …

Par ailleurs, il est vrai que de s’initier au surf demande la plus grande humilité envers l’océan et les autres. Il faut y aller step by step et pas hésiter à s’informer auprès des plus aguerris voir même prendre quelques cours pour acquérir les rudiments afin de se faire plaisir en toute sécurité. Etant moi-même prof de surf, ça m’intéresse d’instruire les plus démunis en informations techniques sur le matériel car c’est toujours mieux d’être bien chaussé, ou sur les techniques à acquérir pour surfer.

Ci-dessous je vous fait part de quelques petites notions de volume afin de ne pas associer systématiquement la stabilité et la flottabilité d’une planche à sa longueur… En effet, trop souvent le surfeur débutant ou débrouillé assimile la longueur de la planche à son niveau de difficulté et ignore à peu près tous les autres paramètres. La gamme de la marque Bic largement répandue y est à mon avis pour quelque chose. En effet, les élèves repèrent leur évolution en fonction de leur capacité à surfer en 8’4’’, 7’9’’, 7’3’’, 6’7’’, … Mais ils oublient que ces différents supports ont également des outlines et des volumes bien différents. Et vous conviendrez que de surfer un gun de 8’ par 18’’ et 2’’1/4 taillé pour le gros est bien plus difficile et inadapté pour surfer des vagues d’un mètre qu’un rétro fish ou un egg de 21’’ de large et 2’’5/8 qui sera pour le coup bien plus abordable d’utilisation.

C’est ainsi le discours que l’on tient régulièrement à nos élèves qui veulent investir dans une planche et qui ont pour seule représentation sa longueur en ignorant presque tout de sa stabilité : largueur, largueur avant, volume des rails, rocker... La stabilité ne réside pas que dans la longueur de la planche. Chose vraie par ailleurs, plus une planche est courte plus son démarrage dans la vague est généralement rapide et brutal donc difficile pour quelqu’un encore trop lent lors du redressement sur la planche au take-off. Mais une fois que le surfeur arrive à un niveau débrouillé (suivre l’épaule de la vague) et afin que le départ ne soit pas trop tardif et au plus creux de la vague, il faut donc privilégier une planche relativement large et épaisse en forme de egg par exemple aux alentours des 6’6’’ – 6’8’’. Et à ce niveau débrouillé vous serez moins dangereux, moins encombré et encombrant pour les autres avec ce genre d’engin qu’avec un longboard par exemple.

A un niveau de perfectionnement avancé (je brûle les étapes !), attention également à ne pas vouloir surfer trop court au risque de développer un surf trop à plat, en pivot autour de l’axe vertical de la planche au détriment de trajectoires sur les rails par l’utilisation des axes longitudinal et transversal de la planche. Une planche plus courte est plus vive et maniable mais cela peut donc limiter l’apprentissage du surf rail to rail indispensable dans les vagues consistantes. Car plus tard, une fois que la capacité du surfeur à générer de la vitesse sera acquise, il  devra ensuite apprendre à réaliser des « top turn » et autres « carve » et « cut-back » en utilisant le plus d’espace possible sur la vague tout en respectant le rythme imposé par cette même vague (parties creuses et rapides, creuses et lentes, parties molles et lentes, fermeture de la vague, …)

Y’a trop de chose à dire je m’arrête là pour aujourd’hui !

Publier ce genre d’article me gêne un peu car il y a tant à dire sur la technique que ce que l’on écrit est forcément restrictif. Mais bon ça peut donner quelques indices à certains … Et pour ceux qui veulent en savoir plus, le coach réunionnais Christophe Mulquin, éminemment reconnu, vient de publier son livre « Surf Technik, Techniques avancées et manoeuvres » (à la FNAC)

 

Soyez observateur (fréquentation des spots, vagues, courants, vents, marées, rochers, …), informez vous sur les règles de sécurité et de priorité, sur le site de la FFS par exemple où auprès d’un ami qui surfe déjà, et quand un surfeur plus expérimenté s’adresse à vous à propos d’une erreur que vous êtes en train de faire, s’il est courtois, faites profil bas…

Spéciale dédicace à tous nos élèves de l’école de surf, du centre de perfectionnement et du centre de compétition de la WSA !

www.surfingfrance.com, le site de la Fédération Française de Surf

www.surf-prevention.com, un site très bien fait sur la pratique du surf et ses dangers

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